Décoloniser l'esprit implique une réflexion critique plurielle qui doit
revoir les logiques sociétale, politique, historique, économique et
épistémologique. Cet engagement critique a comme priorité la
déconstruction des formes de domination qui continuent à modeler les
esprits. Du Nord au Sud global, les regards et les pratiques changent.
C'est la raison pour laquelle le fait d’interroger aujourd'hui l'héritage
colonial implique, d'un point de vue postcolonial ou décolonial, une
véritable prise de conscience théorique, historique et critique de notre
part. Car l’enjeu n’est pas de s'approprier une pensée d'une manière
mimétique, mais d'avoir une approche ouverte prenant en considération
les angles morts de la relation. Comment peut-on alors à partir de nos
expériences, de nos histoires locales, de la diversité épistémique revoir les
principes des savoirs et de l'imaginaire ?